Sclérose en plaques

Les troubles sexuels sont fréquents chez les hommes présentant une sclérose en plaques et entraînent une altération importante de leur qualité de vie.

Chez les hommes, les troubles de l’érection et de l’éjaculation (prématurée ou retardée, anéjaculation), et l’altération de la libido conduisent à une diminution de la fréquence des rapports, des difficultés à obtenir un orgasme et à une insatisfaction de la performance sexuelle

La sclérose en plaques SEP est une maladie auto-immune chronique du système nerveux central. Celle-ci se caractérise par une réaction inflammatoire d’origine auto-immune dans la substance blanche du cerveau et de la moelle. La réaction du système de défense immunitaire est dirigée contre la myéline très important pour la transmission des signaux nerveux dans les cellules du cerveau et de la moelle épinière.

Dans la plupart des cas, cette maladie évolue par poussées inflammatoires focalisées avec apparition d’un ou plusieurs signes neurologiques lors de la poussée.

Les troubles sexuels sont fréquents au cours de la sclérose en plaques. Les études épidémiologiques montrent qu’environ 3 hommes sur 4 auront un trouble de la sexualité au décours de l’évolution de la maladie.

La sclérose en plaques touche préférentiellement les adultes jeunes pendant la période la plus active de leur vie sexuelle. Ces troubles sexuels peuvent survenir à n’importe quel moment de l’évolution de la maladie.

Symptômes de la sclérose en plaques

Les symptômes de la sclérose en plaques dépendent de la localisation des plaques, c’est-à-dire de la partie du système nerveux qui est touchée par l’inflammation. Ils varient d’une personne à l’autre, ainsi que d’une poussée à l’autre.

Les principaux symptômes de la sclérose en plaques :

  • troubles de la vue, causés par une atteinte du nerf optique
  • troubles sensitifs : des douleurs brèves, des fourmillements
  • engourdissement ou une faiblesse dans un ou plusieurs membres
  • fatigue anormale
  • troubles de la marche
  • pertes d’équilibre
  • spasmes ou des contractures musculaires

Les causes de la sclérose en plaques

La cause de la sclérose en plaques n’est pas encore connue avec certitude comme c’est le cas pour de nombreuses maladies. On commence à identifier certains facteurs qui prédisposent à la sclérose en plaques :

Certains gènes impliqués dans l’immunité pourraient représenter un facteur prédisposant à la maladie. Elle n’est donc pas une maladie génétique au sens classique du terme, car un seul gène n’est pas responsable de son apparition.

Des facteurs environnementaux interviennent également : une faible exposition au soleil qui entraîne une baisse de synthèse de la vitamine D, le tabagisme, une infection à certains virus.

L’origine de la SEP est donc multifactorielle et résulte de l’interaction entre gènes et environnement.

Le diagnostic de sclérose en plaques

Actuellement, il n’existe pas de test diagnostique permettant de détecter la sclérose en plaques (SEP) de façon certaine. Les médecins se basent donc sur un ensemble de signes et sur différents examens pour déterminer si le patient est atteint ou non de SEP.

  • symptômes évoqués lors de l’examen clinique
  • diagnostic différentiel
  • examens neurologiques
  • imagerie par résonance médicale (IRM)
  • étude des potentiels évoqués
  • tests en laboratoire (ponction lombaire, prise se sang)

Les traitements de la sclérose en plaques

Il n’existe pas encore de médicament qui permette de soigner la sclérose en plaques.
Par contre, les molécules actuellement disponibles permettent d’agir efficacement sur son évolution et ses conséquences.

On compte a ce jour 3 types de traitement de la SEP

  • Le traitement de la poussée, très anti-inflammatoire pour diminuer son importance.
  • Le traitement de fond, pour agir sur les mécanismes responsables des phénomènes inflammatoires et immunitaires.
  • Le traitement symptomatique spécifique de certains symptômes associés à votre maladie

Changements sexuels observés chez les personnes atteintes de SEP

Il est normal que les personnes aux prises avec l’insécurité reliée à la SEP connaissent une diminution de leur libido, de la fréquence de leurs relations et du plaisir sexuel. On suppose que ces effets peuvent être :

  • directs, soit attribuables à la maladie
  • indirects, attribuables au stress psychologique et social et aux préoccupations entraînés par tout changement majeur dans la vie
  • combinés, attribuables aux deux types d’effets mentionnés plus haut

Changements sexuels chez les hommes atteint de SEP

Chez les hommes, le symptôme le plus souvent retrouvé est une instabilité érectile avec une durée d’érection insuffisamment longue pour permettre un rapport sexuel satisfaisant et complet. Cette situation peut évoluer vers une perte totale de l’érection pendant les rapports, alors que parfois les érections réflexes matinales sont toujours présentes.
Une fatigue generalisee avec diminution du désir sexuel est également décrite de même qu’une diminution de la sensibilité, voire des troubles sensitifs au niveau des organes génitaux. Les troubles de l’éjaculation sont moins fréquents.

Il peut s’agir d’une éjaculation précoce qui est souvent la conséquence de l’instabilité érectile ou bien une éjaculation qui se retarde pour parfois devenir absente quel que soit l’intensité des stimulations.

La physiopathologie des troubles sexuels au cours de SEP demeure incomplètement comprise et la relation exacte entre les différents symptômes sexuels avec la maladie neurologique n’a pas toujours été clairement établie.

il est possible de proposer un traitement pharmacologique de l’érection par un médicament. Les inhibiteurs de la phosphodiestérase n°5 (Viagra®, Cialis®, Levitra®) ont démontrés leur efficacité pour les dysérections en rapport avec la SEP mais leur utilisation est parfois limitée compte tenu de leur coût non remboursés par la sécurité sociale.

En cas d’échec du traitement par voie orale ou si l’utilisation des médicaments n’est pas possible (contre-indication, coût, effets secondaires) on conseille les injections intra-caverneuses de prostaglandine E1 (Edex® , Caverject®).

Ces injections sont en règle générale très efficaces, faciles d’utilisation après un rapide apprentissage, non dangereuses et remboursées par la sécurité sociale dans un contexte de SEP.

L’anéjaculation est plus difficile à traiter. Il est possible d’essayer un médicament, le chlorhydrate de minodrine, ou d’utiliser un vibromasseur pour déclencher l’éjaculation.

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Modifié: 2019-07-11